Ils sont deux, ils sont vieux,
Ils mangent une mandarine,
Ils sont vieux, ils sont deux,
On croirait une sanguine.

Leurs mains se posent sur l’amour
Dans une absolue nudité,
Et d’une indicible beauté
Sont leurs vieux doigts aux gestes gourds.

Je les regarde, je les apprends,
Je voudrais leur intimité,
Je les admire, je les entends
Se dire leurs éternités.

Leurs sourires de gens qui savent
Qu’ils ont raison d’exister,
Sous le ciel bas, couleur goyave,
N’en finissent pas d’exulter.

Face à eux je suis dans l’ailleurs,
Dans l’autre monde, dans le décor.
De me faire naine je fais l’effort
Pour ne pas crisser leur bonheur.

Mardi 12 novembre 2002, dans le train vers Paris.

Catégories : Poésie

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