La ville s’est vidée
Pfuitt ! Plus personne !
Les cahots monotones t’enlèvent à notre ambiance
A quoi penses-tu ?
C’est doux d’avoir crée un îlot,
Un domaine sans clôture et sans propriétaire
Où je te retrouve à chaque coin d’allée
Nous y sommes si bien…
C’est le seul endroit où je ne craigne pas les raz de marée
La mer est si calme dans mon cœur
Plus de grottes béantes
Les requins se sont perdus
Les anémones les remplacent
Elles ne sont dangereuses que pour les autres
Comme la Mort
J’aimerais t’emmener au soleil
Nous n’irons sans doute jamais
Mais c’est déjà si bien comme ça !
Je connais des endroits fous
Que je n’ai livrés à personne
Une plage de sable blanc
Où j’ai longtemps pleuré
Avant de m’endormir
Un golfe à l’eau transparente
Un palais au toit en or
Un café sur l’eau où l’on trouve,
Le soir,
Des étoiles dans les cendriers,
Nombreuses,
Presque autant qu’il y en a dans ma tête,
Quelquefois,
Quand tu es là
Mais aujourd’hui tu es parti,
Le ciel est sale
Pas un regard
Les gens prennent une consistance envahissante
Vas-tu vraiment jouer toi aussi,
Ou bien les choses te sont-elles malgré tout plus faciles…

15 mars 1974

Catégories : Poésie

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